mercredi 17 juillet 2013

Quand on fait un road trip aux USA



Film réalisé par moi-même, avec un grand professionnalisme (hum) et une caméra très stable.
Un film encore plus beaucoup mieux est à venir prochainement. 

jeudi 28 février 2013

Quand on est animatrice BAFA

       Passer le Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur est devenu une mode parmi les jeunes.  Et pour cause, c'est sans doute le boulot saisonnier le plus intense, le plus intéressant et surtout le plus rigolo qu'on puisse trouver. Bien mieux que de ramasser des radis ou de couper du maïs en tout cas, j'en suis convaincue. 



          Travailler en centre de loisirs (comme dans n'importe quel autre travail saisonnier d'ailleurs) c'est tout d'abord accepter le fait de sacrifier tes vacances. Adieu les grasses mat', adieu les journées glandouille, bonjour le réveil qui sonne à 6 h 30.  Et tu auras beau lutter, être le plus optimiste possible, être content de retrouver les petits monstres au centre, tu connaîtras toujours ce moment où lorsque le réveil sonne tu te demandes pourquoi tu as accepté ce boulot, pourquoi tu dois te lever encore plus tôt que pour aller à la fac alors que c'est les vacances. Et alors, prenant ton courage à deux mains tu sortiras du lit, les cheveux en pétard, les yeux pas encore tout à fait ouverts, mais déjà en train de te repasser dans la tête le programme de la journée. 
        Surtout bien penser à prendre la clé du centre quand c'est toi qui fais l'ouverture, saluer les femmes de ménage qui sont là depuis bien plus longtemps que toi (quel courage !), ouvrir le bureau, ouvrir la porte principale, jeter un coup d'oeil sur le cahier de communication, préparer la salle d'animation pour accueillir les enfants et attendre que les enfants arrivent.     
     Et voilà le premier, l'air encore tout endormi dans les bras de sa maman. Il n'a même pas la force de pleurer parce que sa maman s'en va celui-là tellement il est crevé. Sa mère le dépose sur une chaise et part travailler. Toi tu jettes un regard plein de compassion au gamin et tu lui donnes une feuille et des feutres pour qu'il s'occupe en attendant les autres. Puis ça s'enchaîne, des filles, des garçons, des sages, des relous, des endormis, des mignons, des monstres. Beaucoup pleurent et viennent se réfugier dans tes bras, se mouchent dans tes habits (glurp), s'agrippent à tes cheveux (aïe). D'autres au contraire sont au taquet dès le matin et commencent à balancer des jouets sur les autres ou à éparpiller les légos partout dans la salle. D'autres se battent déjà, il est 8 h 30. 
- Il m'a tapéééééé !
- Léééééaaaa il a cassé mon jouet ! 
- Il m'a tiré les cheveuuuuuux ! 
- Il m'a menacé avec sa kalachnikov ! (Nan, quand même paaaas :) 
Bon, je dis "il" mais parmi les filles il y a aussi de sacrées terreurs. 

Et là, c'est le coup dur : un gamin vient te demander un dessin. Et c'est parti : un roi, une reine, un chevalier, un mouton, une tortue, un château fort, un ... Quoi ? Un gangnam style ?  Houlà, euh oui. On va tenter un truc héhé ! Et le résultat est plutôt médiocre mais comme le môme a l'air content tu te prends pour un artiste. 
- Et avec ton gangnam style tu veux que je fasse autre chose ?
- Des filles en striiiiing !

Mais ... mais t'as 4 ans, pourquoi tu dis ça ? Thibaut je t'en prie, patiente un peu ! En plus à ce niveau là mes talents de dessinatrice risquent d'être largement limités, ça va pas donner grand chose, héhé.
   Bref, l'accueil du matin est terminé, on passe aux activités. On chante tous ensemble, tu leur demandes quelle chanson ils choisissent, ils crient tous "Petit Papa Noël"... Le 25 février, normal ! Du coup on y coupe pas, c'est parti pour les chants de Noël. Puis c'est "Pirouette Cacahuète" et on lit une histoire.

   Ils sont rigolos les enfants parce qu'ils ne sont pas finis. Parfois ils ne comprennent pas quand tu parles, ils te regardent avec des yeux ronds pendant 10 minutes sans manifester le moindre signe permettant de savoir s'ils savent que tu essaies de communiquer avec eux. Et c'est souvent très compliqué. Et ils ne peuvent rien faire tout seul, il faut les aider. Quand c'est pour faire des lacets ça va, mais quand c'est pour essuyer leurs fesses après un gros caca tout mou c'est un peu plus difficile. Surtout quand il est 8h. Surtout pendant le repas du midi. Et surtout quand le caca est dans la culotte. Bref, c'est un dur moment à passer mais en faisant abstraction on y parvient et on surmonte l'épreuve.
Autre épreuve que seules les animatrices sont susceptibles d'endurer c'est le gamin qui s’assoit sur tes genoux avec ses baskets à scratchs et qui effiloche monstrueusement ton collant. En l'espace d'une seconde t'es passée de l'animatrice normale à l'animatrice en mode grunge. Eeeeet merde !


A l'heure de la sieste, personne ne veut dormir. Personne, sauf toi. Tu viens de manger, t'es dans le noir dans un dortoir et tu dois endormir 15 gamins en leur faisant des petites caresses (sur le visage les caresses évidemment !). Tes paupières sont lourdes mais il faut résister. Tu arrives à ne pas t'endormir en te lançant des petits défis, en essayant de les endormir le plus rapidement possible. C'est fou mais même le plus turbulent des enfants lorsqu'il dort est trop choupi et semble sage comme une image. Celui-là en général t'as envie qu'il dorme le plus longtemps possible.


C'est dommage, j'étais plutôt bien lancée mais je suis fatiguée et de moins en moins inspirée alors je finirai l'article une prochaine fois. D'autant que demain matin j'vais me cailler les miches à la piscine avec les petits loulous, j'aurai sans doute plein de choses à raconter ! 


dimanche 13 janvier 2013

Quand on va à Paris.


"Je m'assois sur tes bancs, je regarde tes monuments, je trinque à la santé de tes amants."  

Les toits parisiens sous les rayons du soleil de décembre.
"Sache que ce coeur exsangue
Pourrait un jour s'arrêter
Si comme un boomerang
Tu ne reviens pas me chercher
Peu à peu je me déglingue
Victime de ta cruauté"

Tombe de Gainsbourg - Cimetière Montparnasse, Paris.
Poser un gros chou (à droite) sur la tombe de son Dieu, CHECK !
Versailles - décembre 2011
Rien de plus beau que cette ville sous les nuages et parsemée de flaques d'eau.



Montmartre, Paris
"Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment d'un si grand amour." [Jacques Prévert, "Les enfants du Paradis"]


dimanche 9 décembre 2012

Quand on n'a pas son permis.

Ne pas avoir son permis c'est vraiment trop rigolo.

Ticket de bus sur le pavé d'Angers

T'es obligé de prendre le bus tout le temps, y a même des fois t'as l'impression que c'est ta deuxième (ou troisième) maison.
Les chauffeurs de bus, il en existe de toutes sortes.
Il y a les "violents", ceux grâce à qui tu te retrouves la joue violemment écrasée contre la vitre à cause d'un méchant coup de frein. Ce genre de coup de frein qui fait tomber les mémés au milieu de l'allée, qui fait râler les alcooliques, qui t'oblige à t'agripper de toutes tes forces à une barre pour pas finir sur le cul. A croire qu'il existe un genre de jeu entre les conducteurs et que le vainqueur est celui qui fera tomber le plus de personnes. Ils doivent avoir un gros cadeau à la clé, une bouteille de rouge ou  un saucisson.
Les chauffeurs qui utilisent ce mode de freinage sont souvent ceux qui roulent à 70 en ville et qui ne s'arrêtent pas aux feux rouges. Ceux qui ne te disent pas bonjour quand tu montes et surtout qui démarrent à fond dès que les portes sont fermées. Ceux qui ne sourient jamais, qui gueulent quand le trafic est trop dense.
L'avantage avec ces chauffeurs là, c'est que si t'étais à la bourre, bah tu l'es plus !

A l'inverse, il y a les "pépères" ... Là par contre, il faut pas être pressé. La hantise des gens en retard, le cauchemar des impatients. C'est le chauffeur qui laisse passer tout le monde, qui ne dépasse JA-MAIS les 30 km/h. Qui semble un peu dans la lune, qui prend son temps pour refermer les portes, qui attend que les mémés soient assises pour démarrer. C'est le bus de l'ennui. Même si t'es pas pressé tu regardes ta montre toutes les minutes pour évaluer le temps qu'il reste avant d'arriver ... Souvent t'as largement le temps de finir ton bouquin. Trois fois. Nan j'exagère !

Et puis y a les usagers du bus.
Les mémés s’assoient toujours entre elles, face à face. Elles parlent du beau temps, du mauvais temps, de leurs enfants. Elle rouspètent parce que le bus va trop vite. Elles se plaignent de ne plus voir comme avant, de marcher trop lentement. Elles critiquent le bruit de la ville, l'indifférence des passants, les jeunes "irrespectueux" et "malpolis". Elles parlent de leur potager, des décorations de Noël qui sont "plus jolies que l'année dernière". Elles ont toutes la même coiffure, des vêtements similaires avec des petites chaussures qui ressemblent à des petits chaussons. Et puis quand elles sont toutes seules elles te parlent. Et toi comme tu sais pas quoi dire mais que tu la trouves mignonne la mémé tu opines de la tête en souriant et tu dis "Hm ... Oh oui ! J'vous l'fais pas dire ... Ah vraiment ? Oh là là ... Oui, c'est vrai. Ah bon ? Hm ..."
Ouf elle est descendue ...

Parfois y a un pépé qui accompagne la mémé. C'est comique d'ailleurs parce que la mémé passe son temps à faire des reproches au pépé. Et on lit dans le regard du pépé une sorte de fatalité. La mémé parle, rouspète, et lui il s'en fout, elle lui rabâche ça depuis 55 ans de toute façon. Et c'est toujours la mémé qui dit où ils descendent du bus. Le pépé lui il suit docilement sa mémé, enfin sa femme.

Y a aussi beaucoup de mères avec des poussettes et des p'tits gamins. Faut voir les engins dans certains cas ... Déjà y a les gamins qui courent partout c'est obligé. Ils s'accrochent aux barres, changent de place toutes les 5 secondes et font des caprices.
"Maman on va à Mac Do ce soir ?!"
"Nooon !"
"Ah ... Bah on va à Quick alors ?"
"..."
Et les mamans elles gueulent vachement.
"Dylan viens là p'tit merdeux où tu vas t'en prendre une ! Mélissa questu fous putain laisse la dame tranquille et assis-toi bordel !"
Et puis y a leur portable qui sonne.
"Ouais keskia ? Bah chais pas moi j'étais pas avec lui. Ouais bah t'avais qu'à dire qu'on v'nait pas. Tain mais tu sers à rien en vrai. Chuis avec les gamins moi j'fais comment là ? Tain tu fais chié ... T'avais dit tu gardais les mioches ce week-end ... DYLAN J'AI DIT QUOI ?! DESCENDS TOUT DE SUITE ! Ouais bah j'te rappelle là tu m'saoules ..."
Bon, elles sont pas toutes comme ça ..
A côté t'as la maman assise à côté de sa fille, lui donnant un pitch  pour le goûter, l'écoutant raconter sa journée. Des fois c'est un papa aussi. C'est encore plus mignon je trouve. Bref ...

Y a les jeunes wesh-wesh qui ont toujours une casquette, une petite sacoche imitation Louis Vuitton, des chaussures nike et des chaussettes qui remontent par dessus le jogging (Rrrrrr). Ils s'installent toujours au fond du bus et tiennent à la main leur portable. Ouais parce qu'ils écoutent de la musique avec leur portable et en font profiter tout le bus. Souvent c'est du bon rap français bien agressif (une tuerie, j'adore) et quand ils sont d'humeur ils chantent eux aussi. C'est magnifique !
Les filles qui les accompagnent semblent avoir 25 ans alors qu'elles en ont 15. Du maquillage partout autour des yeux, un rouge à lèvres rose flashy, une robe bien bien moulante et de goût bien bien douteux. Ah oui et puis des anneaux dorés aux oreilles et un piercing au coin de la bouche ou sur la langue ou dans le nez. Et puis surtout elle te regarde comme si t'étais une pauvre merde. Si t'as le malheur de croiser son regard elle va te demander très gentiment : "Keski tarive tu ve ma foto ?" Et puis ils s'insultent entre potes et parlent des embrouilles au collège et touuuuuut !
 "Putain mais chienne de vie vazy comment j'défonce ta mère!" Okéééééééé passons ...

Y a les collégiens (6ème, 5ème). Tu les reconnais facilement ils ont des cartables Lulu castagnette qui font deux fois leur taille et porte encore leur super appareil dentaire qui leur fait un sourire ravageur. Ils parlent toujours des profs qu'ils ont en commun, de la "tonne" de devoirs qu'ils ont à faire, qu'ils feront pas parce qu'y a la nouvelle version de Dofus qu'est sortie. Et puis leurs parents les saoulent, évidemment. "Keski peuvent être cons les parents ..." Ils rigolent parce qu'y a une histoire de ouf, Sabrina est sortie une semaine avec Hugo et c'est juste trop ouf parce qu'ils se sont embrassés 3 fois avec la langue. "Aaaaaaaaaah mais trop dégueu quoi !"

Y a une sous-catégorie de collégiens et lycéens : les collégiens et lycéens du privé.
Ils sont aussi intéressants que les autres mais eux ils portent au minimum 500 euros sur leur dos. Une veste à 150, des pompes à 100, une culotte à 50, un futal à 200. Le compte est bon. Bon, ajoutons 30 euros de chaussettes et 80 euros de t-shirt. Et puis 70 euros de soutif pour les filles qui ont déjà des p'tits lolos.
Il y a un phénomène étrange lorsque tu regardes les petites collégiennes du privé. Il t'est impossible de les différencier. Elles ont toutes les mêmes fringues, la même coiffure, le même sac à main qu'elles tiennent toutes de la même façon. Elles parlent toutes de la même manière, se demandent si elles vont aller à l'équitation le soir même parce qu'en même temps il faut bosser le violon sinon maman va gronder. Et puis y a catéchisme demain matin et le week-end prochain on part en camp scout alors bon, faudrait peut-être pas abuser ...
Elles sont trop mignonnes !

Y a les étudiants qui restent plongés dans leurs bouquins même en sortant de la BU. Révisions, révisions, révisions. Avec la musique dans les oreilles évidemment ! J'ai du mal à parler longtemps de cette catégorie, allez savoir pourquoi ! ;)

Y a les alcooliques qui puent vraiment vraiment beaucoup. Quand ils entrent dans le bus tout le monde remonte son écharpe sur son nez. Y a aussi les gens étranges qui parlent tout seul. Une fois un mec de ce genre là s'est assis à côté de moi (il faisait une chaleur à crever) et m'a fixée pendant une demie-heure sans rien dire. Hm, soit ! Autant dire que tu sais pas trop quoi faire dans ces moments là héhé...
Y a des pervers aussi, qui te quittent pas du regard quand ils sont en face de toi et qui commencent à te faire du pied comme ça au milieu de tout le monde. Et quand tu te lèves (et que t'as mis une robe ce jour là) ils te mettent la main aux fesses en te regardant avec insistance. Eh oui ... Ca existe malheureusement. Le pire c'est que j'ai même pas eu la force de réagir et je regrette amèrement de ne pas lui avoir foutu mon poing dans sa gueule à cet abruti. J'ai juste sauté du bus et j'ai couru.

Y a les gens adorables qui te sourient gentiment, qui sont respectueux de tout, qui se lèvent pour te laisser passer. Qui regardent par la fenêtre le paysage qui défile, qui répondent aux textos sur leurs portables, qui lisent un livre, qui font chier personne quoi.

Et puis le meilleur pour la fin, il y a LE mec. La perle rare qui m'a fait halluciner pas plus tard qu'hier.
LE mec avec un petit aquarium. Un petit aquarium habité par ... Un BERNARD-L'HERMITE terrestre !
Oui oui oui, un Bernard l'Hermite terrestre. Trop trop la classe. J'crois que j'ai jamais autant rit dans un bus.
Trop mignon avec ses p"tites pinces héhé.

Bref voilà, le bus c'est rigolo.
Sinon quand t'as pas le permis y a le vélo. Mais en décembre, c'est pas drôle, y a un risque de perte de doigts.

dimanche 2 décembre 2012

Quand on va en boîte de nuit.




En boîte de nuit (discothèque pour les ringards :), la majorité des personnes que tu rencontres sont des déchets.

Petite définition et caractéristiques des déchets, pour bien commencer :

Les déchets
Ils sont partout. Ils ont commencé leur soirée à 21h en ville ou chez des potes et n'ont qu'un seul objectif : boire, boire et boire des litres de vodka et être celui qui a le plus d'alcool dans le sang. Ils traversent plusieurs phases pendant la soirée :
1. Les (futurs) déchets retrouvent leurs potes en ville et ont déjà prévu de finir complètement dead. 
2. Ils commencent à écouter des musiques pourries en faisant des jeux à boire et se prennent pour des caïds.
3. Le niveau sonore augmente, il fait plus chaud. On en est au 5ème verre de vodka et à la 3ème bière. La transformation arrive à son terme : l'étudiant se transforme en déchet.
4. Le déchet insulte tout le monde. Sur le chemin de la boîte, il pisse sur les portières des bagnoles en hurlant, il se retourne en sifflant lorsqu'une fille passe (et la glorifie de mots tendres et doux), et garde évidemment à la main son amie la bouteille de soda qu'il a rempli d'un curieux mélange d'alcools divers.

Entrer dans une boîte de nuit est particulièrement délicat. Aaaaaaah pardon, sauf si t'es une fille, que tu montres tes seins et que tu passes ta langue sur tes lèvres en lançant au videur un petit regard coquin. Le videur, c'est la montagne de muscle postée devant l'entrée de la boîte, qui garde la tête bien haute, qui ne sourit JA-MAIS, et qui te jauge pour voir si tu es assez "classe" (mot à utiliser avec précaution) pour rentrer.
Et alors là, au moment où tu arrives presque au niveau de la porte, un autre videur sort en tenant (voire en soulevant) une fille par le bras pour l'envoyer valser sur le trottoir. Une fille. Nan pas une fille, enfin plus une fille. Un déchet, avec du rouge à lèvres pétant, des chaussures à talons affreuses, un haut blanc transparent avec un soutif noir (évidemment), le rimmel qui coule. Et puis molle, titubante, se retenant au portail pour ne pas s'effondrer, mais trouvant quand même la force d'insulter la montagne de muscles et de crier "Oh CA VA TOI, J'SUIS PAS BOURREE PUTAIN ... SALE CHIENNE VAZY" pour ensuite cracher au sol délicatement.
Toi, t'es dans la file, tu regardes et tu te demandes ce qui a bien pu lui arriver à cette jeune fille pour qu'elle soit dans un tel état. Mais tu commences surtout à te dire que t'as peut-être eu tort de payer 10 euros pour venir dans un endroit où des gorilles balancent des filles complètement pétées sur le goudron. Tu t'dis : "Cette salle a des pouvoirs magiques et on va tous finir comme ça ou bien ... comment ça s'passe ?"

Et là, tu rentres enfin après une demie-heure (voire beaucoup plus) d'attente dans le froid ! 
Dans le vestibule déjà, il fait une chaleur à crever et la musique est assourdissante. Mais ça à l'air rigolo, tu aperçois des gens qui dansent et l'ambiance semble bonne. Sauf que tu crois être entrée, mais en réalité il faut passer au vestiaire pour poser tes affaires et payer la consigne. Et vu qu'il y a 50 personnes devant toi en train de tendre leurs affaires comme des malades en hurlant, parce que OUI, ils faut qu'ils entrent là-dedans le plus vite possible, il faut qu'on entre, IL FAUT QU'ON ENTRE ! Voilà, il est minuit, la boîte ferme à 7h mais ... il faut entrer tout de suite maintenant, pour ne pas en perdre une miette. Raisonnement intéressant, certes. Finalement, les gros boeufs se sont poussés, t'as réussi à donner ton manteau à la pauvre dame qui, en sueur, court partout pour ranger, organiser, encaisser et gérer tous ces trous d'balle impatients. Et tu te frayes un passage à l'intérieur de la boîte ...


WAHOU ! Quelle merveille ! Et ce bruit dans mes oreilles ... Hmmmm, que j'aime. C'est quoi ce son, Rihanna ? En plus d'être bonne elle a du talent, c'est fou ! C'est moitié la nuit et moitié ... une explosion nucléaire. Enfin l'idée que je m'en fais est assez similaire. Des lumières de toutes les couleurs partout (si on peut appeler ça des couleurs) et des gens qui ne forment qu'une gigantesque masse qui ondule au rythme de la ... "musique". Tu jettes un coup d'oeil sur les mezzanines, c'est la même chose, en moins condensé. Surtout des gens qui regardent  ce qu'il se passe en bas, ou bien qui tournent leur langue dans la bouche de leur partenaire de la soirée. Très très sympa. C'est comme tu l'imaginais mais en même temps, t'es avec des gens plutôt gentils, tu te dis que ça va aller, qu'on va forcément rigoler. 

 Et c'est vrai d'ailleurs, tu rigoles beaucoup au début. Tu regardes autour, tu observes d'un oeil amusé. Tu repères tout de suite la sortie pour aller fumer ta clope "loin" de tout ce bordel et prendre un peu l'air. L'air qui d'ailleurs est inexistant dans ce genre d'endroit. C'est un four, un véritable four ! Si t'as pas mis de déo avant t'es foutu, it's over. Pour le mec qu'a oublié de mettre son pchitt pchitt Hugo Boss la soirée se terminera en solitaire. Enfin pourrait se terminer en solitaire. Fort heureusement pour lui, il se dégage de cet étrange environnement une odeur intéressante, un mélange d'aisselles, d'alcool et d'hormones en ébullition. Tu t'habitues quand même plus vite à l'odeur qu'au volume sonore.

Et alors là, t'as pas le choix, dans une boîte de nuit tu ne peux pas t'asseoir dans un coin, boire un verre avec tes potes en discutant et en te marrant. Tu DOIS danser. C'est obligatoire, comme si c'était une question de survie. Donc tu t'approches, prudemment au début. Et quand faut y aller, faut y aller : tu t'insères dans la foule. Et ce n'est pas sans difficulté tellement ils sont compressés les uns contre les autres. Mais c'est bon, t'as réussi, t'y es ... OUF ! Ou pas ... Alors là, quand t'es une fille, tu t'apprêtes à vivre le moment le plus désagréable de ta vie (quoi que certaines ont l'air d'apprécier, tant mieux pour elles :). 
Tu danses (enfin, tu te remues) pour faire comme tout le monde (tu fais semblant de connaître la "chanson" qui passe aussi) et, alors que tu n'y étais pas préparée, tu sens une main sur tes fesses. Tu te retournes en le repoussant et tu rigoles parce que quand même, il est gonflé celui là (rire nerveux sans doute). Bon, allez, on respire on continue.
Et en fait c'est mort, tu n'as plus le choix, tu dois te frotter à des dizaines de mecs qui veulent ABSOLUMENT danser collés collés collés contre toi. Et vas-y que j'te touche les seins, les hanches, les cheveux, que je frotte mon entre-jambe contre toi. Allez-y, pas de problème, j'adooooore ça ...
Quand c'est des étudiants de ton âge c'est pas tip-top. Quand ils ont 50 piges, c'est ignoble.
Des déchets en action. Du coup tu fous des baffes à toutes les mains qui se rapprochent et tu fais beaucoup de déçus mais tant pis, ils avaient qu'à pas être si cons, merde !

Il faut faire trèèèès attention parce que tout passe par le regard.
Ils cherchent leur proie en regardant les visages qui dépassent de la foule et quand tu as le malheur d'en regarder un dans les yeux (à moins que tu n'aies un méchant strabisme) il se rapproche aussitôt pour commencer à "danser" contre toi. Parfois tu as le temps de t'enfuir, parfois non. Et puis la communication est difficile en boîte de nuit ... Il faut hurler dans l'oreille de l'autre pour lui transmettre le message (s'il n'a pas compris ce que signifiaient les tartes dans sa gueule). "TU PEUX ME LÂCHER S'IL TE PLAIT ? T'ES LOURD LAAAAA"
Et lui de répondre : "T'AS UN COPAIN ?" 
Oh mais ta gueule.

Il te faut de l'air ... DE L'AIR !
Tes copines s'éclatent trop, toi tu rigoles de moins en moins. Tu vas aux toilettes pour voir si tu peux gagner quelques instants de répit. Et quand t'es entrée tu réalises que tu n'entends plus. "Alleeeez là qui m'a foutu du coton dans les oreilles ?" En fait j'crois que tes oreilles elle sont juste en train de faire grève, et limite elles saignent parce que même si t'as eu le droit à 2 titres d'Indochine et 1 de Noir désir, le reste ne mérite même pas le nom de "musique". Alors tes oreilles sont très très très malheureuses. En plus quelqu'un a dû s'endormir sur la manette du volume parce que là c'est pas possible c'est trop fort. Ça réveillerait un mort honnêtement ... Derrière toi y a 3 gonzesses en train de gerber dans la cuvette mais elles semblent habituées, elles rigolent, elles ont 16 ans ... C'est pas ici que tu trouveras du réconfort. 

Une clope, une clope, I need a clope !!!
Tu sors dehors et là c'est bon, c'est frais, ça requinque ! Et c'est la clope du bonheur ...
Tu savoures ce moment de paix, sans musique, sans fous-furieux, sans mains baladeuses.
Bon, le seul inconvénient c'est qu'on a 15 mètres carré pour un bon paquet de personnes mais on va pas cracher sur tout quand même ... La clope est fini, plus le choix, il faut y retourner.

Et le cauchemar continue. De plus en plus alcoolisé, de plus en plus crade en fait.
Tu regardes tous ces gens autour et tu ne vois plus un seul être humain. Une transformation hallucinante s'est effectuée. Il n'y a que des animaux à la recherche de l'ivresse la plus grande, mais surtout à l’affût d'un(e) partenaire sexuel(le). Tu retournes danser 15 min mais ça recommence, y a ce mec là qui t'a retrouvé, il te lâche plus, il faut aller se cacher. Tu cours à l'opposé mais tu marches sur des verres cassés par terre. Sur les côtés de la boîte y a des petits coins sombres où certaines personnes ont déjà commencé les préliminaires sur les banquettes, alors tu cherches un coin tranquille. Tu l'as trouvé, tu t'approches, et ... tu glisses sur une grosse flaque de vomi (que tu ne vois pas, mais que tu sens). Tu te barres en courant et en rigolant en même temps parce que tu te dis que c'est pas possible, que ça peut pas exister un endroit pareil. C'est drôle et triste à la fois de voir la connerie humaine s'abattre sur des gens sans doute très respectables en d'autres circonstances ...

Il est que 3h du matin, ta pote (chez qui tu dors parce que t'habites trop loin) veut rester au moins jusqu'à 6h. "ATTENDS C'EST NOTRE SOIRÉE D’INTÉGRATION AU DROIT, FAUT QU'ON S'AMUSE WOUUUUUUUUH" (venez me tripoteeeeeer, c'est ça que j'aime !)

C'est reparti on danse, on rigole un peu quand même pour faire bonne figure. T'as un peu bu quand même avant donc tu planes légèrement, c'est ça qui te permet de tenir dans cet endroit de fou.

"Donne moi un D
Donne moi un R
Donne moi un O
Donne moi un I
Donne moi un T"

Haha, qu'est c'qu'on rigole !
Oh, une fille qui chiale sur un siège ... Oh un mec qui pose une grosse galette sur la piste ... MIAM ! Tiens, celui là pas discret qui s'touche le zob. Bon, soit, pourquoi pas ...

Au final, t'as la tête explosé, t'as marché sur des verres cassés, t'as donné des baffes à tous les mecs qui ont tenté quelque chose avec toi avec un peu trop d'insistance et la seule chose qui te permet de tenir c'est les pauses clope à l'extérieur. Sauuuuf quand t'as perdu ton paquet de clope à 4h30 du matin au milieu de la piste de danse (gros fail ...). Tant pis.

Finalement, on s'en va. OUAIS ! On s'en va ...
D'un point de vue médical c 'était nécessaire de toute façon. J'allais décéder dans cette boîte de nuit, au milieu de tous ces déchets qui sont dans ma Fac. Il le fallait.
En plus il est 6h30, on a cours à 10h donc va falloir se motiver.

Quoi qu'il en soit, la boîte de nuit, si elle convient à un bon nombre d'étudiants du monde entier, n'est vraiment pas un lieu que je fréquenterai à nouveau (sauf si j'ai envie de m'auto-détruire un jour). Franchement, rien ne vaut les bonnes petites soirées entre potes à picoler ce qu'il faut (parce que ça c'est pas méchant) et à discuter, rigoler, vanner ... Et où personne ne tente de te violer en dansant surtout !

La boîte de nuit, c'est pourri. Enfin, celle là en tout cas. J'ose espérer qu'il en existe des sympas quelque part en France ... (?)

Youhouuuuuuuu !